Reportage « Fréquence Terre-RFI » : « Leurs fausses solutions sont nos vrais problèmes ! »

200De très nombreux citoyens de la capitale de l’Europe, et à présent dans des villes de province ne désarment pas.  Les  grandioses manifestations des 2 décembre et 27 janvier rassemblant 150 000 participants, plus, chaque jeudi depuis le début de cette année, celles d’étudiants qui concentrent une foule considérable (35 000 à Bruxelles le 24 janvier, et pour ce 31 janvier, nouvelle stratégie en « délocalisant » les rassemblements : 15 000 participants à Liège, 12 500 à Bruxelles, au moins 10 000 à Charleroi, Tournai, Chimay, Louvain, Anvers, dont la jeune initiatrice de « Youth for climate » a été menacée de mort sur Facebook…), il y a, aussi, ces dizaines de jeunes qui, ce même jeudi, sont allés réveiller l’une des QUATRE ministres belges de l’Environnement et rappeler leur détermination face à l’inertie politicienne

199Parmi ces citoyens, le groupe « Act for climate justice » s’est formé il y a plusieurs semaines et ses actions vont aussi en s’amplifiant : à son instigation, des centaines et centaines de gens harcèlent téléphoniquement et par textos les ministres pour qu’ils agissent concrètement, des milliers d’affiches très explicites sont disposées dans plusieurs villes, dont certaines anti-pub,  des revendications trouvent un écho dans la presse, même au Washington Post qui évoque ce qui se passe dans ce petit pays de 11 millions d’habitants, qui est quand même le siège de l’Union européenne, de l’Otan et de nombreuses multinationales, bref, ce minuscule pays semble s’ériger comme un modèle de résistance populaire.

À ce sujet, « Act for climate justice » tient un discours qui ne souffre aucune concession : « Les coupables de la destruction climatique existent. Il est temps de les nommer. Il est urgent de les arrêter. Leurs fausses solutions sont nos vrais problèmes ! »

Toujours de manière non-violente, ces activistes ont envahi l’enceinte du Parlement belge et prononcé une déclaration de principe particulièrement remarquée que « Fréquence Terre » ne peut que répercuter à son tour (photos Act fort climate justice – Stop climate criminals » et Pierre Guelff) à travers quelques extraits :

« Nous sommes ici parce que rien ne bouge. Malgré les catastrophes climatiques et sociales déjà en cours, malgré les nombreux rapports scientifiques alarmants, malgré les cris de la société civile partout dans le monde, rien ne bouge. Nous sommes ici dans le Parlement, lieu censé porter la voix des citoyennes et citoyens, pour nous adresser aux élu.e.s et au gouvernement. Mais aussi, pour partager avec toute la population. On est ici parce qu’on a peur. On a peur du mur dans lequel on fonce, on a peur pour nos écosystèmes, pour nos liens sociaux.

On est là parce qu’on est en colère ! En colère contre nos gouvernements, qui nous font avaler des mesures insuffisantes, mais qui ne font que creuser les inégalités sociales. On est ici parce qu’on refuse un système dévorant et toxique, basé sur la croissance, les inégalités, mais qui fait payer la facture aux plus pauvres, aux plus fragiles, là où les vrais responsables continuent à détruire en toute impunité. »

Au moment de boucler la présente chronique, l’idée d’une grève générale pour le climat est dans l’air…  air pollué de la capitale de l’Europe !

À nouveau, 70.000 personnes à la Marche pour le climat à Bruxelles ! (sur Fréquence Terre-RFI) 

climat1En moins de deux mois, ce n’est pas moins de 200.000 personnes qui ont défilé dans les rues de la Capitale de l’Europe, 75.000 un dimanche de décembre et 70.000 ce dimanche 27 janvier, et, trois jeudis d’affilée de janvier – et ce n’est pas fini !, – plus de 50.000 jeunes étudiants à l’image du mot d’ordre lancé par la suédoise de 16 ans, Greta Thunberg, dite « La gréviste du climat », celle qui osa interpeller les prétendus « grands » de ce monde (à la COP 24, à Davos, entre autres) en leur lançant qu’ils n’étaient pas assez matures, qu’ils faisaient porter un fardeau, même à leurs propres enfants.

ft50299891_111749376585928_4184629178143866880_nAlors, que j’annonçais à Greta (photo ci-contre) le nouveau succès de cette manifestation citoyenne du 27 janvier, elle qui salua de « héros » les dizaines de milliers d’élèves de Belgique pour leur action du jeudi, mes confrères[1] immortalisaient ce nouvel événement et je notais, aussi, quelques slogans  pas piqués des vers : « Haut les mains politicien, tu finiras en maillot de bain ! », « Sauvez un arbre, mangez un lobbyiste », « Je consomme, tu consommes, nous sommes cons cernés de cons ! », « L’écologie ou la mort », sur l’air d’une comptine « Ainsi fond, fond, fond…. Notre belle planète bleue », « Détruis tes mauvaises habitudes, pas la planète »… et, encore, ce très touchant sit-in en guise de protestation de la part d’une dizaine de mamans allaitant leur bébé en pleine due de la Loi, artère de multiples ministères et de la Communauté européenne.

Comme depuis bientôt deux mois, trois cibles majeures pour les manifestants : les politiciens-complices, les multinationales et les lobbyistes.

Et, déjà, l’un parmi des 70.000 qui brava les intempéries ce jour, le programme est clair et net : « Certes, le combat s’annonce long et ardu, mais nous ne lâcherons absolument rien ! »

Pierre Guelff depuis la Capitale de l’Europe pour Fréquence Terre.

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[1] Photos : Le Soir, La Dernière Heure, RTBF, Facebook de Greta Thunberg, Pierre Guelff…

Superbe cadeau professionnel !

blogfollow-the-leaders-berlin-e1449085023165Superbe cadeau et hyper content ! Avec des confrères de Fréquence Terre, je participe à la rédaction d’un recueil « Agir ou disparaître » de plus d’une vingtaine de nos chroniques citoyennes engagées, et Isaac Cordal, artiste de réputation mondiale, vient de me donner son accord de publication (en soutien à notre livre militant) de la photo de son oeuvre mythique « Suivez les leaders » (ou les « décideurs » qui causent du climat…) exposée à Berlin et à présent à la Galerie Mathgoth à Paris. Ci-contre son oeuvre et le projet de couverture (sortie le mois prochain en Poche).

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L’humain d’abord, pas la finance !

Nouveau-PGF-FTPOUR-SOIR-MAGMa chronique de ce jour sur Fréquence Terre-RFI.

L’humain d’abord, pas la finance !

J’ai un profond respect pour la pensée et l’action d’Albert Camus, et si je lis et relis souvent ses œuvres, c’est parce qu’elles sont (re)devenues d’une brûlante actualité et me renforcent dans la nécessité – impérieuse ! – de prôner et de mettre en action des moyens humains et non gérer la société avec des machines et des chiffres qui broient les êtres et la nature au nom du profit.

Ainsi, à voir l’état de certains pays, toujours plus nombreux d’ailleurs, dont les principaux dirigeants politiques et les décideurs industriels, financiers, commerciaux, sociétaux… qui, pour les premiers, n’ont pratiquement que les termes élection, réélection et pouvoir comme plan de carrière, et, pour les autres, rendement, actionnariat, dividendes, comme ligne de conduite, un constat d’ensemble s’impose.

bxl 2015 1 ftC’est celui que, tendance devenue majeure, semble-t-il, ces gens sont portés par un esprit nationaliste exacerbé, autoritaire, antidémocratique, tellement éloigné du vivre-ensemble et de la fraternité universelle vu leur quasi indifférence face aux problèmes graves, dont ils sont les sources, tels la dégradation du climat, le fossé qui s’accentue entre les nantis, dont ils font partie, et le peuple, la suffisance qu’ils affichent, les citoyens n’ont plus comme recours que s’organiser du mieux possible pour faire barrage, autant que faire se peut de manière non violente, à ce système de castes indigne et méprisant à l’égard des 99% de la population de la planète.

« Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet et ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles… » écrivit Albert Camus. Comme il avait raison quand on analyse l’évolution de la société ces derniers temps.

Heureusement, la résistance à cette puissance financière, souvent occulte, ou, disons, discrète, s’organise dans plusieurs pays où il est encore temps de le faire. Ce qui n’est pas le cas, ou alors de manière clandestine, dans des états totalitaires.

Alors, ici, grâce à des supports médiatiques alternatifs comme Fréquence Terre, POUR, Fakir, L’Union Pacifiste, Golias Magazine, Les liens qui libèrent, qui est une maison d’édition, grâce à des libres-penseurs non inféodés à des partis politiques, religions, dogmes, grâce à des citoyens porteurs de projets d’avenir, celui-ci peut se bâtir autour d’un slogan que j’ai lu lors d’une manifestation : « L’humain d’abord, pas la finance ! »

À nous d’agir tant qu’il est encore temps, donc.

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