2021 fraternelle

Mon ultime chronique radio en 2020 : « Voyage dans le futur : raison ou utopie ? » en compagnie de Lanza del Vasto, le Dalaï-Lama, Matthieu Ricard et Cabu. Je vous souhaite une année 2021 pleine de Fraternité ! https://www.frequenceterre.com/…/voyage-dans-le-futur…/

Raison garder

Quel lynchage ! Sans excuser ce geste, en tant que joggeur, je vis cela souvent et il y a peu je me suis retrouvé le bras en compote aux urgences parce qu’un cyclo avait dérapé et m’avait embouti. Mais il faut garder raison. Ce cyclo est, comme nous tous, un être humain avec ses qualités et défauts. De là à en faire une pareille cible, je trouve que cela frise l’indécence, sans parler du risque qu’il ne soit victime d’un geste inconsidéré ou que, lui-même, attente à son intégrité physique tant le déferlement de railleries et autres commentaires « assassins » risque de le submerger.

Lettre aux humains qui robotisent le monde (en partenariat avec POUR)

Dans une précédente chronique, j’ai dit tout le bien que je pensais du livre de Celia Izoard « Merci de changer de métier » paru aux Éditions Z.

C’est un fameux plaidoyer contre les véhicules autonomes, ceux qui rouleront tout seuls le long des rues, routes et autoroutes bordées de millions et de millions de composants électroniques et autres où la 5G régnera du haut de toutes ses nuisances pour capter les données de ces engins bardés d’une haute technologie.

Une phrase résume bien ce combat : les chercheurs qui ont conçu ces systèmes pensent-ils aujourd’hui que leurs prétendus « résultants probants » en la matière, sont le meilleur usage qu’ils peuvent faire de leur intelligence ? La liberté qu’ils défendent pour eux-mêmes, plaisir de la bidouille créative et du savoir-faire technique, ce travail ne consiste-t-il pas souvent, à très grande échelle, à en priver les autres ? L’automatisation a pour caractérise de « capter » le savoir-faire technique, souvent artisanal, pour le « routiniser » et l’enfermer dans un système que l’opérateur n’a plus qu’à suivre, c’est un transfert de prérogative technique des humains à la machine.

L’auteure s’est donc adressée à des ingénieurs qui s’ingénient, c’est le cas de le dire, à produire ces engins autonomes « parce que c’est de nos vies à tous qu’il s’agit ».

Bien sûr, la traiter de rétrograde est aisé, mais Celia Izoard se veut avant tout défendre la qualité des relations sociales et celle de notre environnement.

« Depuis dix ans, dit-elle, on connaît le coût environnemental ahurissant de l’extraction des terres rares, et pourtant, à ce jour, le néodyme, le lanthane, l’yttrium, le cérium, etc., que contiennent les véhicules ne sont toujours pas recyclés. On pourrait imaginer un chambardement vers un monde plus écologique où la voiture particulière serait rare, les transports en commun la norme, et où les professionnels de la conduite joueraient un rôle crucial. »

Et, quand elle s’adresse aux ingénieurs, mais aussi aux banquiers, technocrates, élus, conseils d’administration qui concourent à déshumaniser le monde par leurs décisions quotidiennes, elle assène : « Vous ne travaillez pas pour la Société, vous travaillez pour les sociétés » et autre constat : « La capacité d’un chercheur à penser l’impact des technologies sur la vie des gens est proportionnelle aux distances sociales qui les séparent. »

Bien évidemment, on parle, ici, de la haute technologie qui relève davantage d’une course effrénée au consumérisme et non des progrès qui aident la médecine, par exemple.

Littérature pacifique

L’actualité exhume parfois des livres pour les faire résonner aux oreilles du présent : demain, 15 décembre, après le journal de Radio France Internationale de 9 heures, dans les pas d’ARTE, ma chronique « Littérature sans frontières » sur Fréquence Terre-RFI sera consacrée à Romain Rolland, Prix Nobel de Littérature en 1915 pour son manifeste pacifiste « Au-dessus de la mêlée » et qui, en véritable visionnaire (par rapport à l’heure des fake news et du complotisme) déclara : « Une discussion est impossible avec quelqu’un qui prétend ne pas chercher la vérité, mais déjà la posséder. »

Larzac et souvenir…

Préparation à ma manière d’un reportage sur l’engagement pacifique… avec dégustation de fromage du Larzac acheté chez un artisan fromager et nouvelle vision de « Tous au Larzac », qui me rappelle, qu’il y a quarante ans, après une décennie de manifs, le projet de camp militaire (1.000 km²) sur le causse du Larzac capotait. Dix ans de résistance pacifique et de solidarité, jusqu’en Belgique et… j’en étais ! Cela ne me rajeunit pas, mais le fromage est délicieux !

Un médecin urgentiste explique (reportage Fréquence Terre-RFI)

Reportage Fréquence Terre : Un médecin urgentiste met les choses au point

Généralement réservée, pas du tout encline à être médiatisée, Louise Delhaye, 62 ans et expérimentée, est médecin urgentiste dans un hôpital public de la Capitale de Bruxelles (à Ixelles).

En cette fin d’année, à l’heure où une troisième vague du COVID-19 n’est pas exclue, elle sort du bois, plutôt du service des soins urgents où elle travaille.

D’ordinaire, elle y soigne les accidentés de la route, du travail, du sport et de la vie quotidienne : de la jambe cassée à l’infarctus, du doigt coupé à l’AVC, de la rougeole foudroyante à l’empoisonnement alimentaire… Aujourd’hui, le COVID-19 prend la majeure partie de son temps et tout autant celui de ses collègues, d’ailleurs.

Des mois et des mois à lutter contre les effets dévastateurs du virus et tenter de secourir les urgences, disons traditionnelles, et puis, en plus, ce mal insidieux qui se répand dans la population comme un gaz rampant mortel : le covidscepticisme et son allié, l’anti-vaccination.

« Trop c’est trop », dit-on communément en Belgique et ce ne sont pas les centaines de milliers de Français qui y habitent et travaillent qui me contrediront.

Alors, le médecin urgentiste prend la parole :

« Depuis mars 2020, je côtoie de nombreux patients atteints du COVID. Je les accueille, je les soigne et je leur tiens la main lorsqu’ils meurent seuls.

Eh oui, aujourd’hui, avec mon mari, avec ma famille, avec mes amis, je partage ma tristesse, mes émotions mais aussi ma colère face à des personnages qui nient la pandémie et le vaccin. J’ai presque envie de dire qu’ils ne devraient pas être soignés s’ils sont contaminés, car la connerie et la méchanceté basse dont ils font preuve sont intolérables.

En revanche, je réitère mon respect et ma douleur face aux familles endeuillées qui n’ont même pas pu dire au revoir à leur parent.

Le vaccin est, à ce jour, la seule solution que l’on peut offrir à la population pour endiguer cette pandémie.

C’est vrai que débuter une nouvelle vaccination comme celle-là, ce n’est pas anodin. Je peux comprendre que cela fasse stresser une partie de la population, mais avoir le COVID et être intubé six semaines, ça n’est pas non plus anodin.

Mon mari et moi avons été contaminés. Nous sommes tous les deux avec un haut taux d’anticorps, mais si les médecins infectiologues me demandent de me faire vacciner pour le bien de mes patients, je le ferai.

Chacun peut et a le droit de vivre, de se soigner, d’accepter ou pas un traitement et également de décider de mourir. C’est une liberté individuelle que jamais je ne contesterai, mais les propagateurs de propos complotistes, ça, je ne peux pas admettre. »

Voici qui corrobore ce que dernièrement nous chroniquions sur Fréquence Terre :« Si d’aucuns revendiquent la liberté de ne pas appliquer les gestes barrières (masque, distance…) ont-ils pour autant la liberté de mettre en péril la vie des personnes fragiles et âgées ? L’humanisme et la solidarité sont des corollaires de la liberté. De plus, les initiateurs et propagateurs de la théorie du complot ont-ils le courage de signer une déclaration officiellement enregistrée (à la mairie avec copies à leurs famille et médecin traitant) et de porter sur eux un document ad hoc stipulant leur refus de soins en cas de contamination ? »

Poser ces deux questions est y répondre, dit-on aussi communément.

Pierre Guelff depuis la Capitale de l’Europe pour Fréquence Terre.

Lecteur inattendu…

Ce matin, dans le chaleureux décor littéraire d’abao (40 rue Middelbourg, Boitsfort), rencontre avec un lecteur inattendu de mon essai « Victor Hugo – Ceux qui vivent sont ceux qui luttent », un ouvrage écrit avec trois descendants de l’illustre écrivain et qui se vend (24,90 euros) comme des petits pains, plutôt comme des spéculoos en cette période de cadeau, paraît-il.