La vérité sur le clan Kennedy par Frédéric Lecomte-Dieu (Éd. Jourdan)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

 

Ainsi, concernant Kennedy, on vient d’apprendre que Caroline, la fille du plus jeune président élu des États-Unis, mais aussi le plus jeune à décéder en cours de mandat, Caroline, donc, est la première femme à occuper le poste d’ambassadrice des USA au Japon, alors que tombaient dans ma boîte aux lettres deux courriers ayant également trait à cette famille illustre.

Le premier pour me vendre, à près de 4 euros, la reproduction de la légendaire voiture « Lincoln Continental » conçue sur mesure pour John Fitzgerald Kennedy, livrée avec un « certificat d’authenticité », selon la pub, et le deuxième courrier, plus sérieux celui-là, émanait des Éditions Jourdan proposant « Kennedy, la vérité sur le clan » écrit par Frédéric Lecomte-Dieu.

l_Kennedy_67959.jpgAlors qu’on peut croire que tout a été dit et écrit sur l’attentat de Dallas, voici un ouvrage qui plonge le lecteur dans un monde fait de la guerre contre la mafia, celle des descendants d’Al Capone, sur la terrible prédiction d’une diseuse de bonne aventure concernant les événements du 22 novembre 1963, sur la salle d’opération n°1 aux urgences de l’hôpital municipal de Dallas, ce même jour à 12 heures 38, sur Jacqueline Bouvier Kennedy qui savait que la « Bête » avait dévoré son bonheur, sur la couardise de Johnson, le futur 36e président des États-Unis, qualifié « d’enfoiré » par de hautes personnalités…

Il en va ainsi sur près de 250 pages d’anecdotes, de souvenirs, de faits historiques, de témoignages… autrement appelées « Le roman des Kennedy ».

 

Dans les pas et les pages de Victor Hugo (5)

 

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

 

Ault

La cinquième chronique consacrée à Victor Hugo et à mes pérégrinations dans ses pas et dans ses pages, est consacrée à une très belle région d’Europe.   Ainsi, pour la présente rubrique, je me suis arrêté à Ault, là où Victor Hugo est encore omniprésent.

Ault3.JPGL’écrivain et poète serait certainement déçu, voire irrité, de constater que cette petite ville a perdu de son charme d’antan et que des quartiers entiers sont menacés par l’effondrement de falaises, situation dramatique fort probablement due au réchauffement climatique, selon divers spécialistes.

 

Ault.

Néanmoins, ce type de phénomène semblait déjà connu de l’écrivain et de ses contemporains :

 « La mer ronge le Bourg d’Ault. Il y a cent cinquante ans, c’était un bien grand village qui avait sa partie basse abritée par une falaise au bord de la mer. Mais un jour la colonne de flots qui descend la Manche s’est appuyée si violemment sur cette falaise qu’elle l’a fait ployer.

La falaise s’est rompue et le village a été englouti. Il n’était resté debout dans l’inondation qu’une ancienne halle et une vieille église dont on voyait encore le clocher battu des marées quelques années avant la Révolution, quand les vieilles femmes qui ont aujourd’hui quatre-vingts ans étaient des marmots roses. Maintenant on ne voit plus rien de ces ruines. L’océan a eu des vagues pour chaque pierre ; le flux et le reflux ont tout usé, et le clocher qui avait arrêté des nuages n’accroche même plus aujourd’hui la quille d’une barque. »

Ault6.JPGEt que vit Victor Hugo lors de son séjour à Ault ?

« Depuis la catastrophe du bas village, tout le Bourg d’Ault s’est réfugié sur la falaise. De loin tous ces pauvres toits pressés les uns sur les autres font l’effet d’un groupe d’oiseaux mal abrité qui se pelotonne contre le vent. Le Bourg d’Ault se défend comme il peut, la mer est rude sur cette côte, l’hiver est orageux, la falaise s’en va souvent par morceaux. Une partie du village pend déjà aux fêlures du rocher. »

La falaise qui se rompt.

Ici, on évoque, bien sûr, Victor Hugo, mais, aussi ces serruriers qui, a défaut d’être pêcheurs ou marins, avaient choisi le travail du métal pour subvenir à leurs besoins. Ils le faisaient tellement bien, que leur commerce était connu dans toute la France :

« Ils se vengent de Neptune en lui faisant un tapage infernal aux oreilles, écrivit Victor Hugo. Il s’envole perpétuellement du Bourg d’Ault une noire nuée de serrures qui va s’abattre à Paris sur vos portes, mesdames. »

Ault2.JPGL’écrivain souligna, aussi, quelques maisons curieuses, des sculptures étranges, des masques grotesques, des figures pleines de style, des rinceaux exquis, « on n’a dans la tête qu’une musique de limes, de scies et d’enclumes, on se retourne, et voilà que l’art vient s’épanouir sur la poutre d’une masure, et vous sourit. Il est vrai que l’océan est là. Partout où est la nature, sa fleur peut pousser, et la fleur de la nature, c’est l’art. »

 

 

L’église d’Ault.

Hélas, cette activité de la serrurerie déclina à son tour… et, à l’heure actuelle, Ault compte beaucoup sur le tourisme pour retrouver le lustre d’antan. A fortiori, quand l’écrivain déclara, avant de quitter les lieux, « cet endroit est beau. Je ne pouvais m’en arracher »…

 

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L’Étranger de Saint-Cernin de Sylvie Anne (Presses de la Cité)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

 Avec « L’Étranger de Saint-Cernin » de Sylvie Anne aux Presses de la Cité, c’est à une plongée dans la Corrèze profonde d’avant la Seconde Guerre mondiale que le lecteur est convié. Une histoire touchante qui a pour théâtre un village et son unique Café de la Place tenu par Léonie, veuve et mère de deux filles, dont une, Flora est son souffre-douleur.

9782258100220.gifEt puis, un matin d’orage, voici que débarque l’étranger, un certain Monsieur Vitrolles, poli, le portefeuille bien garni, mais le visage balafré. En moins de deux, il sauve Flora d’un viol et ouvre, en compagnie de sa compagne, un bar-restaurant à quelques centaines de mètres de chez Léonie.

Inutile d’en raconter d’avantage afin de ne pas dévoiler une trame finement tressée et qui, en plus, tient le lecteur dans une sorte de suspense allant crescendo. Quasiment à chaque page, on a envie d’évoluer aux côtés de ces personnages, plus particulièrement auprès de Flora qui est de plus en plus la cible de sa mère et de ce gars du village qui tenta d’abuser d’elle.

 

Mais, au juste, pourquoi Monsieur Vitrolles vint-il s’établir dans ce coin perdu de Corrèze ? Qui bouta le feu à son établissement ? Quel motif le poussa-t-il à reconstruire ? Quelle raison envahit sa compagne à le quitter ? Pourquoi Flora devint-elle un membre de son personnel, à la grande colère de sa mère ?

 

Sur les pas et dans les pages de Victor Hugo (4)

 

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

 

Fécamp

Fécamp abbatiale6.JPGDans ses pérégrinations touristiques ou d’exilé politique, Victor Hugo a tenu à témoigner de ses passages et séjours dans maintes régions de France et à l’étranger. Pour ma quatrième chronique de la série « Sur les pas et dans les pages de Victor Hugo », j’ai effectué une très longue halte à Fécamp, plus particulièrement à l’abbatiale de la Sainte-Trinité, un magnifique édifice tout de lumière dont la nef de 127 mètres est aussi longue que celle de la cathédrale Notre-Dame de Paris, tant chantée par Victor Hugo.

 Au sujet de Fécamp, Victor Hugo admira, comme moi, les clôtures sculptées des chapelles construites au début du XVIe siècle et il écrivit à leur sujet, en 1836, « qu’elles constituaient de véritables bijoux… »

Fécamp abbatiale pas de l'ange1.JPGJe soupçonne fort l’écrivain de s’être aussi arrêté auprès d’une étrange empreinte, celle d’un ange ! Je vous livre l’explication donnée à ce bloc de pierre où l’on distingue parfaitement un creux, que caressent de nombreuses personnes par superstition ou tradition. Y passerez-vous aussi vos doigts après ceux de Victor Hugo ?

Voici cette légende :

« Le duc Guillaume Longue-Épée est là, ainsi que l’archevêque de Rouen, les chanoines, toute la Cour et la foule des fidèles. La scène est représentée sous la voûte. Alors que rien n’est encore décidé, un vieillard, tout de blanc vêtu, fend la foule, se dirige vers l’autel et y pose un couteau dont la lame porte l’inscription « Au nom de la sainte et indivisible Trinité », puis il disparaît dans les airs en laissant dans la pierre l’empreinte de son pied. Le message est clair… la collégiale aura pour nom la Sainte-Trinité de Fécamp. Ce « Pas de l’Ange » est ainsi transmis de siècle en siècle. »

Et l’autre pied ? La tradition dit que la deuxième pierre fut insérée dans les fondations de l’église reconstruite Fécamp abbatiale2.JPGau XIIe siècle…

 

 

 

 

 

Sur les pas et dans les pages de Victor Hugo (3)

 

Étretat et Le Tréport

 

Autre chronique de « Sur les pas et dans les pages de Victor Hugo », l’écrivain touriste ou réfugié politique que j’ai suivi à la trace tant en Normandie qu’à Paris, au grand-duché de Luxembourg qu’en Belgique, en Allemagne, etc.

Je vous invite à me suivre à Étretat, sa plage, la Porte d’Aval et sa célèbre arche, l’aiguille, formidable menhir naturel de soixante-dix mètres de haut, là où l’écrivain Maurice Leblanc fit un repère pour son Etretat.JPGhéros Arsène Lupin. Il y aussi la chapelle Notre-Dame haut perchée sur une falaise, celle-ci, comme ses voisines faisant face à la Manche, fait partie des plus vieilles roches de France. Elles datent de 2,2 milliards d’années.

Il y a encore la « Chambre des Demoiselles », une grotte de craie façonnée dans une autre falaise qu’un souterrain long de deux kilomètres reliait à un château, selon la légende. Le châtelain fort porté sur le droit de cuissage y enfermait des jeunes filles. Un jour, trois parmi elles disparurent et avaient été transformées en gentilles fées par la grâce divine, dit-on.

Victor Hugo aima ces lieux emplis d’Histoire, de légendes et de mystères :

« Ce que j’ai vu à Étretat est admirable. La falaise est percée de distance en distance de grandes arches naturelles sous lesquelles la mer vient battre dans les marées. J’ai attendu que la marée fût basse, et, à travers les goémons et les gros galets d’herbes peignées par les flots qui sont comme des crânes avec des chevelures vertes, je suis arrivé jusqu’à la grande arche que j’ai dessinée. C’est la plus gigantesque architecture qu’il y ait ».

Et puis, le Tréport a retenu son attention :

« Je n’ai pu résister au Tréport. J’en étais trop près. Il m’attirait violemment, m’y voici » et « Oh ! C’est là qu’on sent les frémissements d’aile. Si je n’avais pas mon nid à Paris, je m’élancerais. », déclara Victor Hugo.

Le texte de la plaque commémorative rappelle cet attachement :

« VICTOR HUGO fut de passage dans cet ancien hôtel-relais de poste qui se nommait à l’époque : « LA VILLE DE CALAIS » le 6 Août 1835. Il y écrivit des lettres à sa femme et à son ami le peintre Louis BOULANGER dans lesquelles il parle beaucoup de sa fascination qu’il avait pour la mer et LE TREPORT. Il retourna au TREPORT le 6 septembre 1837. Une de ses citations extraite d’une lettre adressée à sa femme en 1837 : « Je n’ai pu résister au TREPORT, j’en étais trop près. Il m’attirait trop violemment, m’y voici. J’y suis arrivé cette fois à marée basse. C’est toujours un lieu ravissant. »

 

Le Tréport6.JPGJ’ai également apprécié Le Tréport, sa halle aux poissons, l’église Saint-Jacques perchée au sommet de la cité, le phare en bout de jetée, la montée en funiculaire, ces falaises considérées comme les plus hautes du genre d’Europe avec une altitude de 110 mètres, la chapelle Saint-Julien, et, non loin de Saint-Jacques, l’hôtel où logea l’écrivain en 1835. De cet hôtel-relais, donc, il  écrivit plusieurs lettres, dont voici quelques passages marquants :

 

 « En arrivant, j’ai visité l’église, qui est comme sur le toit du village. On y monte par un escalier. Rien de plus charmant que cette église qui se dresse sans se faire voir de loin aux matelots en mer et pour leur dire : je suis là. (…) Le soir, je suis venu au Tréport, ne pouvant me résigner à me coucher si près de la mer sans l’avoir à la semelle de mes souliers. Je suis content en ce moment, elle vient baver sous ma croisée. Je me suis promené toute la soirée sur la falaise. Oh ! C’est là qu’on sent les frémissements d’aile. (…) C’est toujours un lieu ravissant. Au-dessous de moi, au bas de la falaise, une volée de cormorans pêchait. Il m’a paru qu’ils déjeunaient fort bien… »

 

Une dernière précision avant de quitter le Tréport : Victor Hugo foula les galets, extrêmement durs, de cette cité accueillante, qui, plusieurs décennies plus tard, servirent à construire l’aire de lancement des fusées à Cap Canaveral.